Connemara : Ce qui reste de nous

Notre critique sur le film Connemara

Film Connemara - Mélanie Thierry , Bastien Bouillon ©Supermouche Productions

Cette semaine, l’équipe de Move-on Mag a eu un véritable coup de cœur pour Connemara, le nouveau film d’Alexandre Lutz, sorti en salles le 10 septembre, inspiré du livre de Nicolas Matthieu, paru en 2022.

Connemara n’est pas qu’un film, c’est une intime dans les questionnements qui traversent nos vies : Qu’est-ce que réussir ? Faut-il partir pour s’accomplir, ou rester pour ne rien manquer ? Quand le passé refait surface, le présent s’éclaire d’une autre lumière.

À travers une histoire à la fois universelle et profondément personnelle, Alexandre Lutz nous invite à réfléchir sur le chemin que nous choisissons de suivre; celui de l’ambition, de l’amour, ou simplement de la quête de soi.

Avec Connemara, le réalisateur signe un récit poignant sur la vie, ses détours, ses sacrifices et ses renaissances. Un film qui ne vous laisse pas indifférent, car il parle de nous tous : de nos doutes, de nos rêves, et de cette éternelle question et si le bonheur était là où on ne l’attend pas ? Connemara est bien plus qu’une simple romance.

C’est un miroir tendu à notre époque, où la pression sociale et la charge mentale pèsent lourdement sur les épaules des femmes comme Hélène. Le film aborde avec justesse des thèmes universels : Hélène, malgré son succès, est écrasée par le poids des responsabilités professionnelles et familiales.

Son épuisement est le symptôme d’une société qui exige toujours plus. Partir, est-ce gagner ? Rester, est-ce perdre ? Le film questionne les critères de la réussite et l’illusion du "tout avoir".

À travers Hélène et Christophe, le film oppose deux réalités : femme urbaine, ambitieuse et indépendante d'un côté, homme provincial, ancré dans son territoire de l'autre. Leur histoire d’amour devient une métaphore des fractures sociales et géographiques de la France contemporaine.

Et si le bonheur était dans l’abandon des attentes sociales ?

Bande annonce du film, Connemara

Avec ce nouveau long-métrage, Alex Lutz signe une œuvre d’une rare délicatesse visuelle, où les paysages des Vosges ne sont pas seulement un décor, mais un véritable protagoniste, vibrant et poétique.

Sa mise en scène, pudique et sensible, capte l’intimité des personnages sans jamais tomber dans le mélodrame, pour atteindre une dimension profondément universelle.

Au centre du récit, Mélanie Thierry incarne Hélène, femme brisée par un burn-out qui, contrainte de revenir sur sa terre natale, se retrouve face à elle-même. L’actrice livre une performance saisissante de justesse : mélange de force et de fragilité, elle incarne avec une authenticité bouleversante la quête de sens d’une femme écartelée entre ambition et besoin de renaissance.

À ses côtés, Bastien Bouillon surprend dans la peau de Christophe, ancien amour de jeunesse devenu père célibataire et ex-joueur de hockey. Il déploie ici une sensibilité inattendue, une retenue qui entre en parfaite résonance avec le jeu de Mélanie Thierry. Leur duo, d’une intensité lumineuse, porte le film avec une complicité rare.

Jacques Gamblin vient compléter ce trio en interprétant Gérard, figure essentielle du récit. Avec son expérience et sa gravité, il apporte profondeur et humanité, renforçant la densité dramatique de l’ensemble.

Autour d’eux, Grégory Montel et Clémentine Célarié enrichissent encore la distribution, offrant des personnages secondaires qui participent à la richesse des interactions et à l’épaisseur du récit.

Alex Lutz livre ainsi un film à la fois intime et ample, où l’émotion se déploie avec justesse et élégance, confirmant une fois encore son regard singulier sur le cinéma français contemporain.

Le titre n’a rien d’anodin. Il s’inspire directement de la chanson culte Les Lacs du Connemara de Michel Sardou, un classique des années 1980 qui célèbre la nostalgie, les paysages grandioses et les rêves inassouvis.

Les avis sur le film, Connemara

Film Connemara - Mélanie Thierry ©Supermouche Productions

Cinéphiles 44, Publiée le 26 mai 2025

Avec "Connemara", Alex Lutz propose une œuvre plus grave que ses précédentes escapades de metteur en scène. Le film explore ces existences cabossées par les choix, les classes sociales, les souvenirs. L’idée de construire le récit à travers des séquences isolées par des ambiances sonores différentes, comme si chaque fragment appartenait à sa propre bulle sensorielle, aurait pu être un choix fort. Elle devient vite un tic, qui alourdit la narration et brise plus qu’elle ne construit. Cet effet de style finit par fatiguer, comme une distance imposée entre le spectateur et l’émotion. Heureusement, Mélanie Thierry, elle, ne fatigue jamais. Elle habite son rôle avec une finesse déconcertante, à la fois opaque et traversée d’élans bruts. Un film touchant par endroits, frustrant par d’autres. Un entre-deux, comme les vies qu’il raconte.

Kat's eyes, Publiée le 24 mai 2025

Vu en avant-première lors des séances festival de Cannes Impossible de ne pas voir la ressemblance entre Connemara et Partir un jour : le retour au pays, le malaise de classe, les regrets amoureux, Bastien Bouillon...les chansons populaires, chantées approximativement juste, en moins. La comparaison s'arrête là car Connemara est beaucoup plus maîtrisé et abouti. Mélanie Thierry et Bastien Bouillon forment un couple incandescent et magnétique. Néanmoins, l'histoire n'échappe pas au sentiment doux-amer de nostalgie des premières émotions amoureuses qu'on ne peut ni revivre ni retenir, ce sentiment de n'être jamais à la place où l'on devrait être, la place où on pourrait être complètement soi-même, la place où on pourrait être heureux. Un beau film, touchant mais un peu déprimant malgré tout.

Synopsis du film Connemara

Film Connemara - Affiche Officielle ©Supermouche Productions

Pour son cinquième film en tant que réalisateur, Alex Lutz s’inspire du roman à succès de l’écrivain français Nicolas Mathieu, paru en 2022, pour explorer les méandres de l’identité, du succès et de la quête de sens.

Connemara est une plongée intime dans la vie d’Hélène, incarnée par Mélanie Thierry, une femme en apparence comblée : carrière fulgurante dans un prestigieux cabinet parisien, mari attentionné, deux filles adorables, et une aisance financière.

Pourtant, derrière cette façade de réussite se cache un épuisement profond. Un burn-out brutal la contraint à quitter Paris et à revenir dans sa région natale, entre Nancy et Épinal, où elle espère retrouver un équilibre perdu.

C’est dans ce retour aux sources qu’elle recroise Christophe Marchal (ancienne star locale de hockey). Leur rencontre fortuite sur le parking d’un restaurant franchisé réveille des souvenirs enfouis et des désirs jamais assouvis.

Entre eux, une liaison passionnée s’engage, mais aussi une confrontation entre deux France, deux destins, deux visions du bonheur. Hélène, issue d’un milieu modeste, mais devenue une femme puissante, et Christophe, resté ancré dans sa région, incarnent les tensions entre ambition et attachement, entre ce qu’on croit devoir être et ce qu’on rêve d’être.

Connemara interroge : Et si réussir sa vie, c’était simplement oser se réinventer ? Et vous, qu’êtes-vous prêt à abandonner pour vous retrouver ?