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Move-On Magazine

Les Enfants vont bien : Quand la disparition devient un acte de survie


Avec Les enfants vont bien, Nathan Ambrosioni signe un film aussi déroutant que profondément humain. À travers l’histoire d’une femme qui choisit de s’effacer du monde, le réalisateur interroge nos liens familiaux, nos zones d’ombre et la capacité parfois vitale de tout quitter pour recommencer. Un drame intime, sans jugement, qui laisse une empreinte durable.


| Publié le Mercredi 10 Décembre 2025 | |

Notre critique sur le film, Les enfants vont bien

Film Les Enfants vont bien - Juliette Armanet, Manoâ Varvat, Nina Birman   - ©Chi-Fou-Mi Productions
Film Les Enfants vont bien - Juliette Armanet, Manoâ Varvat, Nina Birman - ©Chi-Fou-Mi Productions
Cette semaine, l’équipe de Move-On Mag est allée voir Les enfants vont bien, une œuvre qui bouscule, dérange parfois, mais touche immanquablement. Le film s’intéresse à ces personnes qui décident de disparaître volontairement, non par caprice mais par nécessité, comme si la rupture avec leur propre vie devenait l’unique voie de respiration possible.
 
Les Enfants Vont Bien ne cherche pas à juger, mais à comprendre, à donner voix et visages à des vies dont l’équilibre peut basculer du jour au lendemain. Réalisé par Nathan Ambrosioni âgé seulement de 26 ans et produit par Chi-Fou-Mi Productions, le film, est sorti  le 3 décembre 2025, se distingue par sa pudeur et sa précision émotionnelle.
 
À la gendarmerie, l’incompréhension de Jeanne, sa soeur se heurte à une réalité froide : on ne peut pas rechercher quelqu’un qui choisit de disparaître. Cette phrase, lourde et brutale, devient le point de départ d’une véritable déflagration émotionnelle. 

Camille Cottin, connue pour des rôles très différents, surprend et bouleverse par sa façon de porter à l’écran le chaos interne de sa sœur ici devenue tante malgré elle. Juliette Armanet, quant à elle, incarne avec gravité et ambiguïté la mère en fuite, mêlant désarroi, détermination et désir de recommencer.

Mais là où le film trouve son cœur, c’est dans la vérité de l’enfance. Manoâ Varvat et Nina Birman offrent une interprétation marquante. Leurs regards, leurs silences, leurs réactions à l’absence, l’abandon transmettent la fragilité, la douleur mais aussi l’espoir. 

Monia Chokri, Nicole, ex-compagne de Jeanne : un rôle secondaire mais marquant, vient enrichir le tableau familial et les dynamiques relationnelles.

Bande annonce sur le film, Les enfants vont bien

Ambrosioni filme les non-dits avec une rare justesse. Sa caméra s’attarde sur les regards, les gestes minuscules, les respirations tout ce qui raconte l’effondrement intérieur sans jamais tomber dans le pathos. Il donne également une place essentielle aux enfants, témoins impuissants mais lumineux d’une situation qui les dépasse.

Le réalisateur poursuit ici son exploration des liens familiaux, entamée dans ses précédents films, mais va plus loin dans la nuance. Il ne juge ni Suzanne ni Jeanne : il observe, il écoute, il laisse la complexité s’installer.

Les enfants vont bien interroge subtilement les choix extrêmes que l’on fait pour se protéger ou protéger ceux qu’on aime. Pourquoi disparaître ? Est-ce un acte de lâcheté, de courage, ou un mélange troublant des deux ? Le film ne donne pas de réponses toutes faites. Il laisse au spectateur la liberté  parfois inconfortable d’interpréter.

Cette disparition volontaire devient un miroir tendu vers nos propres limites, nos fatigues cachées, nos silences accumulés. C’est en cela que le film marque : il touche à ce que chacun peut comprendre, même sans l’avoir vécu.

Les avis sur le film, Les enfants vont bien

Film Les Enfants vont bien - Camille Cottin, Manoâ Varvat - ©Chi-Fou-Mi Productions
Film Les Enfants vont bien - Camille Cottin, Manoâ Varvat - ©Chi-Fou-Mi Productions
Fazilleau Jacques, Publiée le 19 octobre 2025
Les thèmes de la disparition inexpliquée, de la maternité et du désir (ou pas) d'enfant sont très bien traités , avec senssibilité, pudeur et sans pathos...par des acteurs de talent,
Rencontrer le réalisateur Nathan Ambrosioni au cours d'une avant-première au Grand Palace aux Sables d'Olonne, nous a permis de répondre à quelques interrogations:
- Les nombreux questionnements posés en cours de film sont judicieusement voulus, l'auteur n'ayant lui-même pas de réponses, laissant chacun à son imagination, y compris pour la fin enigmatique appelant une suite éventuelle, aujourd'hui non prévue,
- Les enfants Manoa Varvat et Nona Birman ( prometteurs ), triès après un casting parmi 500 candidats, ont été choisis pour leur talent évidemment, mais surtout pour leur volonté, et la qualité de leur prestation, élément essentiel du film, a été rendu possible par un tournage sous forme de jeu,
- Camille Cottin, est excellente parce que sincère et de toute évidence investie et motivée,
- Monia Chokri et Guillaume Gouix, et à un degré moindre Juliette Armanet ( qui apparaît peu) collent parfaitement à leurs rôles respectifs

traversay1, Publiée le 28 août 2025
En France, chaque année, de 4 à 5 000 personnes majeures disparaissent volontairement. Et leurs proches, comment font-ils ensuite, devant ce deuil incomplet ? Nathan Ambrosioni, 26 ans et déjà 3 films à son actif, s'attaque à ce sujet dans une fiction dont le titre, Les enfants vont bien, a quelque chose d'ironique. Il s'agit d'un drame inversé, avec le moment le plus dur dès le démarrage du film, ne restent plus ensuite que les conséquences et elles sont, en l'occurrence, complexes à gérer, pour une sœur et des enfants. Maman est partie et Dieu sait quand elle reviendra, si jamais elle a l'intention de le faire. Il n'existe pas de remède miracle à un tel abandon, mais seulement des adaptations, plus ou moins satisfaisantes. Il y a peu de cris dans le film, mais beaucoup de chuchotements et des silences qui en disent long. Le réalisateur a misé sur la sobriété et il a eu entièrement raison, les situations parlant d'elles-mêmes. L'interprétation des enfants, très délicate avec de tels rôles à assumer, est plus que parfaite, dans un équilibre qui autorise l'émotion, sans en faire trop. Quant à Camille Cottin, elle se révèle tout bonnement remarquable, dans un contexte de femme libre, débarrassée de responsabilités, amenée à remettre en question sa vie et ses priorités.

Synopsis

Film Les Enfants vont bien - Affiche Officielle © Chi-Fou-Mi Productions
Film Les Enfants vont bien - Affiche Officielle © Chi-Fou-Mi Productions
Par une douce soirée d’été, Suzanne surgit à la porte de sa sœur Jeanne, sans prévenir, avec ses deux jeunes enfants blottis contre elle. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis des mois, et si Jeanne accueille cette visite inattendue avec chaleur, quelque chose l’inquiète aussitôt : Suzanne semble absente, comme vidée de sa propre présence, étrangère à ce qui l’entoure.

Le lendemain, au réveil, Jeanne découvre un mot griffonné à la hâte. Pas d’explications, pas de promesses, juste le constat brutal d’un départ. Suzanne a disparu, laissant ses enfants derrière elle. Sidérée, Jeanne se précipite à la gendarmerie, où elle comprend impuissante qu’aucune recherche ne sera lancée :Suzanne n’a commis aucun délit, elle a simplement exercé son droit à disparaître.
 
Commence alors pour Jeanne une période vertigineuse : il lui faut à la fois rassurer deux enfants qui ne comprennent pas, assumer un rôle maternel qu’elle n’avait pas prévu, et affronter la douleur sourde de ne pas savoir. Au fil des jours, Jeanne navigue entre colère, inquiétude et tendresse, tandis que les enfants apprennent à composer avec l’absence, cherchant dans les gestes du quotidien des fragments de stabilité.
 
Avec Les enfants vont bien, Nathan Ambrosioni signe un drame intime, pudique et profondément humain. Le film explore la fuite comme ultime geste de survie, l’amour sous toutes ses formes celui qui protège, celui qui étouffe, celui qui revient et ces choix impossibles qui bouleversent à jamais le cours d’une vie. Dans un récit où chaque émotion affleure avec délicatesse, les personnages avancent à tâtons, tentant de reconstruire du sens, du lien et peut-être une manière nouvelle d’habiter le monde.


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