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Move-On Magazine

Mickaël Marin, « On a les pieds en Haute-Savoie et la tête dans les étoiles »


Pour le nouveau directeur de CITIA « Plus nous semons, plus nous récoltons »


| Publié le Jeudi 18 Avril 2019 |

Mickaël Marin, « On a les pieds en Haute-Savoie et la tête dans les étoiles »
Mickaël Marin, « On a les pieds en Haute-Savoie et la tête dans les étoiles »
Ce que traduit la discussion qui suit est l’équilibre entre réactivité et vision à long terme, entre l’ancrage dans le territoire et l’ouverture au monde.
 
Mickaël, tu étais déjà dans la maison, mais ce nouveau statut de directeur depuis presque un an a-t-il changé ton regard, ta réflexion ?
Forcément puisque les responsabilités ne sont pas les mêmes, ni les dossiers à traiter, la vision est plus large, l’attente plus importante aussi bien en interne qu’en externe.
J’y étais préparé et le travail se fait aussi en équipe, tout le processus repose sur cette approche, même s’il me faut parfois trancher.

Depuis ma prise de fonction la période a été très riche, presque trop ; beaucoup de chantiers ont été lancés, accompagnés d’évolutions, de changements que j’ai voulus très rapides pour être dans la réactivité, asseoir le leadership.

Cette année, en accord avec le délégué artistique, Marcel Jean, nous avons décidé de créer une nouvelle section compétitive, « Contrechamp », pour le long métrage. Nous avions signé la charte 50/50 pour la parité dans le cinéma et l’audiovisuel d’ici 2020. Sur la plupart des paramètres, nous étions plutôt vertueux, à l’exception d’un d’entre eux. C’est pourquoi nous avons décidé de féminiser tout de suite notre comité de sélection au lieu de le faire par étapes.

Nous avons arrêté le Forum Blanc qui existait depuis 2010 pour mieux développer toutes les formes de création dont la réalité étendue (XR), la réalité virtuelle.

Les œuvres en réalité virtuelle étaient déjà présentes au Festival mais elles entrent dans la compétition en 2019, davantage de surface leur sera consacrée au MIFA, ainsi que des conférences, des sessions de working progress Chaque jour le grand public pourra expérimenter des œuvres immersives dans un grand dôme installé au haras.

Parallèlement il a fallu mener en interne beaucoup de réorganisations parce que notre croissance nécessite un ajustement des équipes.

Tu disais lors de ta nomination que celle-ci impliquait un recentrement sur le public, et en particulier sur le public local. Est-ce qu’il n’y a pas un grand écart entre cette voie et le développement international ?
C’est toute la complexité et l’attrait du projet, toute sa richesse .On a les pieds en Haute-Savoie et la tête dans les étoiles avec, par exemple, la présence des studios américains.
On retrouve là toute l’histoire du Festival, du projet CITIA qui s’inscrit en 2006 dans la volonté de développer de la valeur sur le territoire en termes de formation, d’éducation à l’image, etc.

Après treize années de travail actif mené notamment sous la direction de Patrick Eveno, nous entrons dans une nouvelle phase. Nous accompagnons toujours les professionnels dans leur travail, ce qui est une base incontournable qui légitime le reste et, parallèlement, nous entrons dans une nouvelle phase tournée vers le territoire et le grand public avec la perspective de la Cité du Cinéma d’Animation au haras en 2023. La démarche est de la même ampleur que la création des Papeteries à Cran, c’est pourquoi il ne faut pas attendre pour avoir les compétences, l’équipe…mais il faut l’organiser bien en amont pour être prêts dès que les bâtiments seront disponibles.
 
De toute façon, un événement comme celui d’Annecy doit être en perpétuelle évolution.
 
Le grand public pense souvent que CITIA, c’est le Festival et le Marché du Film. L’installation au haras va installer une permanence du cinéma d’animation dans la ville et montrer toute l’étendue de nos activités.

CITIA sera au cœur de la ville.
C’est un choix politique. En 2020, nous célébrerons les 60 ans du Festival. Annecy a la chance d’offrir un événement de cette dimension, reconnu au niveau mondial parce que numéro un, qui produit de la valeur pour la ville et pour le territoire de manière pérenne, qui a suscité des formations à l’image en termes d’emplois, à destination des publics scolaires. L’installation au haras va nous permettre de renforcer encore tout ceci.

Nous sommes fiers de pouvoir le partager avec la population et nous avons plaisir à partager avec le plus grand nombre notre passion grâce à la médiation culturelle.
Nous vivons sur le territoire dans des échanges permanents, nous en sommes issus et le lui rendons.
La notoriété d’Annecy entraîne beaucoup plus de sollicitations pour nous, dans un rythme accru. Nous passons régulièrement des seuils ainsi que tout ce qui nous entoure.

Mickaël Marin au micro du MIFA lors d'une précédente édition
Mickaël Marin au micro du MIFA lors d'une précédente édition
Le succès s’accompagne presque de l’embarras du choix ?
Peut-être, mais c’est aussi toi qui te crées les opportunités. Il y a dix, quinze ans, la dynamique et la visibilité étaient différentes. Plus nous semons, plus nous récoltons, ce qui nous permet de nous positionner, ainsi que le territoire, dans le dynamisme et dans la modernité.

Ta formule « Plus nous semons, plus nous récoltons » est intéressante car elle renvoie au lendemain de la 2° guerre mondiale, à ce moment où Annecy a accueilli toutes les initiatives culturelles et sociales qui produisent encore leurs fruits aujourd’hui.
Quand la manifestation arrive en 1960-Dominique Puthod connaît bien cette histoire- les personnes qui participent à sa création posent à peu près les mêmes constats qui sont les nôtres aujourd’hui. Ils pensent déjà à un musée, aux activités estivales pour les touristes, au grand public auquel ils ne peuvent se consacrer avant d’avoir assis la démarche pour les professionnels.

L’un des tournants qui a réellement engagé la réussite de la démarche-on rejoint là les idées et la volonté de Dominique Puthod- a été le MIFA, qui a permis d’associer la culture, l’art et la rentabilité.
Personnellement je ne les dissocie pas, je n’oppose pas la culture, l’économie. Il ne faut pas oublier que tout part de la création artistique qui débouche in fine sur une traduction économique. La force d’Annecy est d’associer un festival et un marché, deux mondes qui travaillent forcément ensemble. Nous avons créé les conditions de cette rencontre qui permet aux professionnels de réaliser, de diffuser et au plus grand nombre de découvrir le résultat de ce travail.

CITIA, c’est la prise en compte de tous ces paramètres, avec un équilibre entre rentabilité et bien public. Nous sommes bien sur nos deux pieds et nous respectons nos valeurs, c’est important pour moi.

En la matière, il y a eu un moment important quand Jack Lang  a été remercié ici, à Annecy, pour son action en ce sens. On le sentait très ému.
C’était en 2016.Une semaine très riche puisque nous avions déjà eu la visite du Président de la République, François Hollande. J’ai eu la chance de pouvoir échanger une bonne heure avec lui avant la conférence. Il était curieux de connaître le développement et les enjeux actuels d’un projet dont il avait vu les prémices dans les années 80. Son idée était de construire une industrie du cinéma en France, il ne pouvait donc que se réjouir de notre succès.

Nous avons souligné l’importance du territoire. Pour la 2° année en 2019 la Clean Tech Week succèdera au MIFA dans les structures de celui-ci installées à l’Impérial Palace.
Effectivement, c’est un prolongement intéressant. Comme d’autres manifestations, nous nous inscrivons dans une démarche environnementale. Nous veillons au volet sociétal, qui s’exprime par exemple à travers la parité, et nous améliorons notre éco responsabilité. La Clean Tech Week en est l’illustration et  aussi celle de notre lien avec le territoire.

  Je voudrais revenir sur l’ouverture au grand public. Nous avons déjà organisé des avant-premières depuis plusieurs mois, hors festival. Pendant celui-ci, il y aura plus de séances en plein air, dont certaines à Meythet, au haras, des avant-premières de longs métrages d’animation les mercredi et samedi aux Pathé, destinées au grand public au tarif unique de 5 euros la séance, avec la possibilité de réserver son billet en amont.

Aux cinémas Pathé, CITIA a organisé cette année une projection en hommage à Michel Ocelot, qui était présent et m’a confié qu’il se sentait chez lui à Annecy.
Effectivement. C’est la preuve de l’attachement viscéral des professionnels à l’événement et à la ville. Ils reviennent avec plaisir. Quant au grand public local, nous avons négocié pour lui des séances qui viennent s’ajouter à celles destinées aux professionnels, à un tarif unique et avec la possibilité d’acquérir ses places en amont, je le répète.
 
La conversation continue et confirme la pertinence de l’installation au haras qui décuple la motivation de toute l’équipe de CITIA
 


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