Jacques Mailhot, comment définiriez-vous l’esprit chansonnier parmi les nombreuses formes d’humour actuelles ?
Vous avez raison l’humour est très diversement incarné. Il y a les chroniqueurs directement issus de la radio et des médias qui ont souvent du mal à transformer leur expérience médiatique sur scène ; il y a aussi les comiques de société qui racontent leur vie. Les chansonniers parlent surtout des sujets qui intéressent la vie de la démocratie et de la République, la politique et les faits de société marquants. On n’a pas un engagement politique mais on a un engagement républicain.
Au fil de votre carrière, quelles évolutions avez-vous notées ?
L’évolution majeure, par rapport aux années 70, époque où je participais à L’oreille en coin sur France Inter produite par Jean Garretto et Pierre Caudou, des gens de grande qualité, c’est que nous n’avions pas tous ces groupes de pression qui se sont créés. Aujourd’hui, si on dit quelque chose sur les femmes, les Chiennes de garde réagissent, si on parle des noirs on est vite accusés de racisme…toutes les catégories socio professionnelles ont monté leurs petits groupes de pression qui nous attaquent très vite en se substituant à l’autorité démocratique.
Vous avez encore plus de mérite à faire rire.
Oui parce qu’on est restés tout aussi iconoclastes en s’attaquant à tous les sujets. On essaie simplement de faire ressortir les contradictions, les incohérences.
L’esprit chansonnier consiste aussi à mettre en valeur la spécificité de chaque humoriste au sein d’une équipe. On le voit très bien dans votre Revue de presse sur Paris Première.
La complicité est très importante. J’ai toujours cru à cet esprit d’équipe qui m’a permis de faire ce parcours assez long depuis le début de ma carrière. Maurice Horgues me disait « C’est facile d’être connu mais moins facile de le rester longtemps. J’ai toujours privilégié l’esprit d’équipe qui était présent dans L’Oreille en coin et que j’ai continué de mettre en avant quand j’ai acheté Le Théâtre des 2 ânes. Le public ressent notre complicité, on l’amuse en s’amusant nous-mêmes alors qu’aujourd’hui la tendance est plutôt aux one man show et à l’individualisme.
Pour votre spectacle Les chansonniers, vous êtes en compagnie de Michel Guidoni et de Florence Brunold .On retrouve cet esprit d’équipe qui fait le succès de vos spectacles.
Complètement. Michel et moi nous sommes connus à L’oreille en coin, il y a une vingtaine d’années et c’est Maurice Horgues qui m’a présenté Florence en 1978. On se connaît depuis un bon moment et ça crée une vraie complicité.
Vous avez raison l’humour est très diversement incarné. Il y a les chroniqueurs directement issus de la radio et des médias qui ont souvent du mal à transformer leur expérience médiatique sur scène ; il y a aussi les comiques de société qui racontent leur vie. Les chansonniers parlent surtout des sujets qui intéressent la vie de la démocratie et de la République, la politique et les faits de société marquants. On n’a pas un engagement politique mais on a un engagement républicain.
Au fil de votre carrière, quelles évolutions avez-vous notées ?
L’évolution majeure, par rapport aux années 70, époque où je participais à L’oreille en coin sur France Inter produite par Jean Garretto et Pierre Caudou, des gens de grande qualité, c’est que nous n’avions pas tous ces groupes de pression qui se sont créés. Aujourd’hui, si on dit quelque chose sur les femmes, les Chiennes de garde réagissent, si on parle des noirs on est vite accusés de racisme…toutes les catégories socio professionnelles ont monté leurs petits groupes de pression qui nous attaquent très vite en se substituant à l’autorité démocratique.
Vous avez encore plus de mérite à faire rire.
Oui parce qu’on est restés tout aussi iconoclastes en s’attaquant à tous les sujets. On essaie simplement de faire ressortir les contradictions, les incohérences.
L’esprit chansonnier consiste aussi à mettre en valeur la spécificité de chaque humoriste au sein d’une équipe. On le voit très bien dans votre Revue de presse sur Paris Première.
La complicité est très importante. J’ai toujours cru à cet esprit d’équipe qui m’a permis de faire ce parcours assez long depuis le début de ma carrière. Maurice Horgues me disait « C’est facile d’être connu mais moins facile de le rester longtemps. J’ai toujours privilégié l’esprit d’équipe qui était présent dans L’Oreille en coin et que j’ai continué de mettre en avant quand j’ai acheté Le Théâtre des 2 ânes. Le public ressent notre complicité, on l’amuse en s’amusant nous-mêmes alors qu’aujourd’hui la tendance est plutôt aux one man show et à l’individualisme.
Pour votre spectacle Les chansonniers, vous êtes en compagnie de Michel Guidoni et de Florence Brunold .On retrouve cet esprit d’équipe qui fait le succès de vos spectacles.
Complètement. Michel et moi nous sommes connus à L’oreille en coin, il y a une vingtaine d’années et c’est Maurice Horgues qui m’a présenté Florence en 1978. On se connaît depuis un bon moment et ça crée une vraie complicité.
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J’ai toujours en tête votre sketch La légitime défense. Un père de famille y était décoré pour avoir tiré sur tout ce qui bougeait chez lui, enfants, visiteurs sous le prétexte de légitime défense. Ce sketch est encore d’actualité.
Oui. La notion de légitime défense a même pris du poil de la bête.
Quand on voit vos invités à la télévision on les découvre sous un autre jour que ce qu’on connaît d’eux à travers la politique. Je pense à Hervé Mariton, par exemple. Comment vous y prenez-vous ?
On crée les conditions pour qu’ils se lâchent, on les met en confiance, on leur dit qu’ils peuvent montrer ce qu’ils sont en dehors de leur discours habituel, souvent aseptisé, avec des arrière pensées politiciennes d’alliances qui font qu’il ne faut choquer personne…C’est l’ambiance de l’émission qui donne ce résultat. Les invités se retrouvent au sein d’une sorte de famille qui n’est pas là pour les juger. Le côté humain nous intéresse plus que le côté politique.
De quoi consoler les spectateurs du monde de la politique.
Quand je me rappelle la qualité des hommes politiques qu’on recevait à France Inter ! Je pense à Yves Guéna , à Edgar Faure , à Pierre Maurois…aujourd’hui on est loin de tout ça .La qualité morale et intellectuelle a considérablement baissé.
Jacques Mailhot, pendant que nous conversons, vous êtes à votre bureau, ce qui montre que pour faire rire il faut quand même travailler.
C’est ce que disait Fernandel « Dans nos métiers , il y a 5% de talent et 95% de travail. »
Oui. La notion de légitime défense a même pris du poil de la bête.
Quand on voit vos invités à la télévision on les découvre sous un autre jour que ce qu’on connaît d’eux à travers la politique. Je pense à Hervé Mariton, par exemple. Comment vous y prenez-vous ?
On crée les conditions pour qu’ils se lâchent, on les met en confiance, on leur dit qu’ils peuvent montrer ce qu’ils sont en dehors de leur discours habituel, souvent aseptisé, avec des arrière pensées politiciennes d’alliances qui font qu’il ne faut choquer personne…C’est l’ambiance de l’émission qui donne ce résultat. Les invités se retrouvent au sein d’une sorte de famille qui n’est pas là pour les juger. Le côté humain nous intéresse plus que le côté politique.
De quoi consoler les spectateurs du monde de la politique.
Quand je me rappelle la qualité des hommes politiques qu’on recevait à France Inter ! Je pense à Yves Guéna , à Edgar Faure , à Pierre Maurois…aujourd’hui on est loin de tout ça .La qualité morale et intellectuelle a considérablement baissé.
Jacques Mailhot, pendant que nous conversons, vous êtes à votre bureau, ce qui montre que pour faire rire il faut quand même travailler.
C’est ce que disait Fernandel « Dans nos métiers , il y a 5% de talent et 95% de travail. »