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Move-On Magazine

Éternelles Crapules lance un festival de street art !


Quand l’utopie créatrice s’incarne sur les murs de Moûtiers...
Une démarche soutenue lors du lancement par Julien Lopez.


| Publié le Vendredi 20 Octobre 2017 |

Maëlle et Lucas - Eternelles Crapules Festival
Maëlle et Lucas - Eternelles Crapules Festival
Quand on voit débarquer Maëlle et Lucas, les Eternelles Crapules qui forment le collectif ART CORE SESSION, on se dit que les Crapules ont des « gueules bien sympathiques », comme les chantait Brassens, sauf qu’avec Maelle et Lucas, il ne s’agit pas de bancs mais de murs publics.

Maëlle et Lucas, si vous nous parliez de vous et de votre projet ?
On est partis en voiture et sans argent il y a deux ans pour un tour d’Europe, avec l’idée de créer quelque chose de nouveau. Pendant deux ans, donc, on a traversé toute l’Europe en tendant une grande exposition dans de nombreuses villes.
 

Une exposition itinérante ?
La véritable genèse démarre de Lausanne où on s’est rencontrés. J’avais (C’est Maëlle qui parle ici) la chance d’être dans un immense espace de co-working avec un étage libre et des toiles à peindre. C’est là qu’est née notre association artistique. On a exposé sur une place très fréquentée de Lausanne et on a laissé les toiles dans la rue. C’était le premier volet de « Jungle Law » avec pour but de représenter les grandes catégories sociales à travers des animaux, le vautour pour le banquier, la hyène pour le politique… Un concept très simple pour que tout le monde puisse s’y retrouver et s’identifier.
   Et puis, sur une sorte de coup de tête, on s’est dit qu’il fallait répandre cette nouvelle, partir en voyage pour réunir les gens autour de l’art. On a créé le deuxième volet de Jungle Law dans un squat qu’on a transformé en atelier, au Portugal. On tendait l’expo entre des poteaux pour qu’elle surgisse comme un champignon en cinq minutes, pour que les gens soient surpris, se demandent ce qui se passe et pour créer ainsi un véritable lien.

C’est déjà l’esprit de ce que vous envisagez de réaliser à Moûtiers.
Exactement. Sinon qu’à Moûtiers il restera une trace de notre passage ; ce ne sera pas une exposition qu’on déplie et qu’on replie. On peindra directement sur les murs, sept autres artistes et nous, le but étant que les œuvres demeurent mais soient renouvelées d’année en année.

L'affiche ÉterNelles Crapules
L'affiche ÉterNelles Crapules
Le concept va perdurer et les œuvres seront renouvelées au fil du temps.
Et on va lui associer un festival musical en prenant le public au bas de la vallée, où se situe Moûtiers, pour l’emmener sur les hauteurs.

C’est ambitieux au meilleur sens du terme, de l’ambition à dimension humaine.
Exactement. Chaque année un million de touristes qui se rendent dans les stations de ski passent par Moûtiers mais ne s’y arrêtent pas.
 
Vous allez vider toutes les stations (rires).
Pas du tout, il s’agit de les inviter à rester une journée ou au moins un moment à Moûtiers en leur proposant quelque chose de différent, de vivant et d’artistique, le temps d’une correspondance, d’une halte… On est vraiment dans la même dynamique que notre partenaire Les trois Vallées Café, qui commence à Moûtiers mais va s’étendre. Notre ambition est de dépoussiérer, de dynamiser et de jouer de la position géographique de la ville, du cadre économique environnant, Méribel, Les Ménuires, La Plagne…

Vous êtes originaires de Moûtiers ?
Pas du tout. Je suis d’Albertville (Maëlle), pas si loin.

Alors pourquoi Moûtiers ?
C’est parti d’une connaissance. On était venus pour un mur… et ça s’est presque aussitôt transformé en projet de festival avec financement participatif, plusieurs murs, des artistes français et internationaux. Les choses se sont rapidement emboîtées et nécessitent quelques ajustements.
 

Save the Rino Angoulême
Save the Rino Angoulême
C’est normal au tout début, mais on peut penser que les choses vont se mettre en place et que vous serez aussi rejoints par d’autres partenaires.
Oui, plusieurs se sont manifestés depuis le lancement officiel du projet le 29 septembre dernier. La Galerie marseillaise « Hall 13 » nous rejoints pour nous apporter de la visibilité, du consulting et un regard artistique. Nous avons aussi les partenariats d’ActiVallée, des commerçants et de leur président, qui nous avait contactés au départ ainsi que de la mairie de Moûtiers et de son maire Fabrice Pannekoucke. Nous réunissons de cette manière les points de vue administratif, économique et artistique. Et nous réunissons les individus par le biais de l’art.

Votre projet est officiellement tout récent, une quinzaine de jours. Quelles sont les réactions ?
 Finalement la population moutiéraine n’attendait que ça ! Si le projet nous a semblé intéressant, c’est justement parce qu’on ne l’attendait pas a priori dans une ville de trois mille habitants. Faire ce qu’on a l’habitude de voir à Paris, à Lyon, à Grenoble et l’offrir au million de personnes qui passent par Moûtiers !

Anamorphose à la Rinoterie
Anamorphose à la Rinoterie
Votre projet est appelé à grandir.
Effectivement. Le volet musical constituera la deuxième étape. La première phase est celle du financement par crowfunding qui nous permettra de commencer en décembre. Nous envisageons ensuite une autre étape de financement par le biais du partenariat pour le volet musical. 

Dès que les choses seront véritablement lancées – et vous en êtes à cette phase -  on va commencer à vous rejoindre.
Oui, deux artistes ont participé à notre soirée de lancement du 29 septembre et les gens ont pu se familiariser avec le street art qui s’impose de plus en plus comme un art du XXI° siècle. Il suffit de penser à Lisbonne, à Berlin, à Civita Camporano, en Italie, qui se trouvait dans une situation comparable à celle de Moûtiers. Un festival de street art y a fait passer la population de 300 à 4000 personnes en trois ans.
Grâce au street art, nous souhaitons apporter notre contribution à la dynamisation de Moûtiers en associant patrimoine et modernisme, partenaires de plusieurs horizons dans une démarche artistique qui soit créatrice de rencontres et de partages.
 


Julien Lopez
Julien Lopez
Quelques mots de Julien Lopez, ex freerider en ski, parrain d’Eternelles Crapules et amateur de parcours atypiques.
Comment j’ai rencontré Maelle et Lucas ?
Dans un kebab à Chambéry. Ils m’ont dit qu’ils voulaient peindre les éléphants de Chambéry en rose. Je leur ai répondu qu’il fallait qu’on forme une chaîne humaine autour des éléphants pour les laisser peindre. Ça m’a fait rire et ils m’ont proposé de devenir parrain de leur association et de l’événement organisé par les Eternelles Crapules.
C’est parti d’une rencontre et l’événement qu’on a organisé le 29 septembre dernier m’a permis de découvrir réellement le projet, ce qui fait qu’on va continuer de travailler ensemble.
 

Rino et Lalun Art pour les live painting, Benito pour le son
Rino et Lalun Art pour les live painting, Benito pour le son

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