Langue réparation qui ouvre à soi, au monde et à l’universalité, ou langue étouffement qui coupe, sépare, éteint et nous perd, langue de fiction, des opposants, du pouvoir, du droit, administrative, universitaire, du savoir, fragments de langue, langue qui sauve « Cette femme…a sa propre énonciation, ne la puise pas dans la langue déjà écrite…J’entraperçois…ce qu’énonciation et liberté ont d’essentiel en commun. Que c’est l’enjeu même de la langue, de ce qui se dit, de ce qui s’écrit…L’inverse du bavardage. »
La langue continuité, du geste que créent la main et le corps pour l’écriture de notre propre identité. Il s’agit là de l’exigence d’une langue habitée pour qui considère que le monde doit être un lieu où « Tout ceci me parle ».
Le déchirant de la langue, la langue comme territoire, ruse, jeu subtil, langue sexuée, langue de l’identité qui, en deux phrases unit et sépare, utilisant les première et troisième personnes du singulier et la première personne du pluriel pour désigner une seule personne, l’auteure. Langue de la différence, des fausses dénégations, langue performative de celui qui dit « Je meurs de faim » sans que cela soit une image. Prendre langue. Langue passage interne externe, du franchissement. Langue qui lie, perverse, de l’insolence, langue qui viole littéralement, langue du père, de l’autorité.
La langue de Dominique Sigaud s’agence de manière à traduire directement sa pensée, son être, sans déperdition ni effet. Elle se construit avec sa langue, celle qui fait son identité, qui l’habite, celle qu’elle nourrit, qui la rattache au monde ou la coupe de celui-ci et de tout ce qui lui paraît faux ou artificiel. Cette langue-là est la vérité de Dominique Sigaud « Un rapport au réel. Une façon de s’y inscrire. »
Valère Novarina écrit « Le langage est un édifice de déséquilibres et de souffles. C’est notre manière à nous les humains,-contrairement aux singes et aux castors-de construire, d’édifier avec le vide.
Et dans manière il y a main.
…Car parler est un drame. Et les mots sont des personnages-et à la fin de l’acte entier de la phrase quelque chose se dénoue, se délie-ou s’est au contraire étouffé, fermé et étranglé ».
Pour Kenneth White, arpenteur du monde, de la pensée et de la langue qu’il rassemble en une géopoétique « …lire, c’est cela : du délire, c’est-à-dire (pensons à l’étymologie), un moyen de sortir de l’ornière ».
La langue pour s’inventer, se défricher, se libérer, parcourir le monde en s’affirmant humain directement lié aux autres humains, par opposition à la langue qui manipule et ment que Camus appelle le « mal nommer ». « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » et que Normand Balliargeon illustre si bien du propos de Goebbels dans « Petit cours d’autodéfense intellectuelle »
« A force de répétitions et à l’aide d’une bonne connaissance du psychisme des personnes concernées, il devrait être tout à fait possible de prouver qu’un carré est en fait un cercle. Car après tout, que sont « cercle » et » carré » ? De simples mots. Et les mots peuvent être façonnés jusqu’à rendre méconnaissables les idées qu’ils véhiculent. »
La langue continuité, du geste que créent la main et le corps pour l’écriture de notre propre identité. Il s’agit là de l’exigence d’une langue habitée pour qui considère que le monde doit être un lieu où « Tout ceci me parle ».
Le déchirant de la langue, la langue comme territoire, ruse, jeu subtil, langue sexuée, langue de l’identité qui, en deux phrases unit et sépare, utilisant les première et troisième personnes du singulier et la première personne du pluriel pour désigner une seule personne, l’auteure. Langue de la différence, des fausses dénégations, langue performative de celui qui dit « Je meurs de faim » sans que cela soit une image. Prendre langue. Langue passage interne externe, du franchissement. Langue qui lie, perverse, de l’insolence, langue qui viole littéralement, langue du père, de l’autorité.
La langue de Dominique Sigaud s’agence de manière à traduire directement sa pensée, son être, sans déperdition ni effet. Elle se construit avec sa langue, celle qui fait son identité, qui l’habite, celle qu’elle nourrit, qui la rattache au monde ou la coupe de celui-ci et de tout ce qui lui paraît faux ou artificiel. Cette langue-là est la vérité de Dominique Sigaud « Un rapport au réel. Une façon de s’y inscrire. »
Valère Novarina écrit « Le langage est un édifice de déséquilibres et de souffles. C’est notre manière à nous les humains,-contrairement aux singes et aux castors-de construire, d’édifier avec le vide.
Et dans manière il y a main.
…Car parler est un drame. Et les mots sont des personnages-et à la fin de l’acte entier de la phrase quelque chose se dénoue, se délie-ou s’est au contraire étouffé, fermé et étranglé ».
Pour Kenneth White, arpenteur du monde, de la pensée et de la langue qu’il rassemble en une géopoétique « …lire, c’est cela : du délire, c’est-à-dire (pensons à l’étymologie), un moyen de sortir de l’ornière ».
La langue pour s’inventer, se défricher, se libérer, parcourir le monde en s’affirmant humain directement lié aux autres humains, par opposition à la langue qui manipule et ment que Camus appelle le « mal nommer ». « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » et que Normand Balliargeon illustre si bien du propos de Goebbels dans « Petit cours d’autodéfense intellectuelle »
« A force de répétitions et à l’aide d’une bonne connaissance du psychisme des personnes concernées, il devrait être tout à fait possible de prouver qu’un carré est en fait un cercle. Car après tout, que sont « cercle » et » carré » ? De simples mots. Et les mots peuvent être façonnés jusqu’à rendre méconnaissables les idées qu’ils véhiculent. »
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Il se trouve que, de langue à langue, des ponts se font naturellement et que Dominique Sigaud nous mène jusqu’à Babouillec et son « Rouge de soi » paru aux éditions Rivages.
Babouillec ? Jeune femme autiste, autodidacte, autotout.
Son livre ? L’écriture, la pensée et la poésie de Babouillec forment un tout indissociable. Elle n’orne pas son discours d’images. Il est image. Du rythme et des sonorités. Le marteau piqueur de la pensée et de son expression. Aucun ornement. De la nécessité. Cette nécessité intérieure qui fuse, qui jaillit dense, continue. L’expression de soi, une éjaculation permanente qui s’élève d’un continuum transcendant la norme et le quotidien. Une autre dimension qui éveille ce qu’il y a de plus profond chez le lecteur et le fait résonner en écho sur des accords inconnus.
Quelques rimes de cette poésie ?
« Trouver l’endroit des choses de la vie devient l’autre de soi-même comme l’envers du décor . »
Babouillec ? Jeune femme autiste, autodidacte, autotout.
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