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Move-On Magazine

« Dilili à Paris » de Michel Ocelot dans les yeux et les cœurs du public


Immense soirée d’ouverture ce lundi 11 juin 2018 pour le Festival du Cinéma d’Animation


| Publié le Mardi 12 Juin 2018 |

Michel Ocelot ©Festival Annecy
Michel Ocelot ©Festival Annecy
Pour la soirée d’ouverture du Festival international du Cinéma d’Animation, le court métrage « Bird Karma » nous plongeait dans un monde poétique et déjanté tout proche de celui des Shadoks qu’on peut admirer au musée château d’Annecy.

Ensuite s’ouvrait le monde enchanteur de Michel Ocelot et de son film « Dilili à Paris ».

Un enchantement de culture, de références au Paris de la Belle Epoque, à l’art, à la science, à l’humanisme et aux femmes : Proust, Bruant, Degas, Picasso, Renoir, Monet, le clown Chocolat, le Bateau- Lavoir, Toulouse-Lautrec, Renan, Pasteur, Debussy… Une ronde incessante autour de Sarah Bernhardt, Louise Michel et Marie Curie qui nous montre à quel point la culture est vivante, combien nous la portons en nous et à quel point elle nous fait vivre.

Le film de Michel Ocelot est un conte sérieux, un enchantement philosophique et humaniste qui dénonce la conspiration des Mâles Maîtres contre la culture et la liberté. Chacun y retrouvera un tissu de références à l’actualité et aux menaces de l’obscurantisme.

On y enlève des jeunes filles pour les soustraire à l’éducation en les transformant en objets ou en meubles à quatre pattes et l’utilisation de la langue nous renvoie à la novlang de 1984 ou à la bêtise telle que la définit Roland Barthes  pour lequel elle repose sur la tautologie qui consiste à définir une chose par elle-même « La vie c’est la vie ! »
   « La marche normale d’une quatre pattes est à quatre pattes, comme son nom l’indique. »
A cette bêtise de la pensée monolithique, Dilili, la jeune héroïne du film, oppose la dualité, l’ouverture « Kanak et Française, je veux être les deux. »

Ce film est aussi et bien sûr une réflexion sur l’identité, la pluralité, la relation aux autres qui s’inscrit dans un jeu de champ/contre-champ permanent.
 



Après la projection et le tonnerre d’applaudissements qu’elle a suscité, Michel Ocelot a répondu, dans la salle, aux questions de Move-On.

Michel Ocelot, la projection de ce soir était une première mondiale.
Oui. C’est la première fois qu’on montre le film, que je le vois avec un public. C’est une grande soirée pour moi.

Votre film est une réponse de la culture à la barbarie ?
Oui !

C’est aussi un vrai ballet, un feu d’artifice.
C’est quelque chose que j’ai fait petit à petit en découvrant tout ce qui se passait à Paris à la Belle Epoque. Je me suis aperçu que c’était sensationnel et qu’il fallait le célébrer. Tous les gens de cette époque nous sont encore utiles et indispensables aujourd’hui et nous devons faire aussi bien qu’eux, surtout ne pas renoncer.

Vous nous faites vraiment entrer dans la peinture, dans la musique…
C’est beau, c’est la civilisation, c’est à nous. Il faut la conserver et la développer.

C’est la meilleure réponse possible aux menaces actuelles.
Pendant que nous faisions ce film, on a essayé de massacrer notre civilisation et on n’y arrivera pas !

Toutes sortes de références s’imposent en voyant votre film. On pense aux jeunes filles enlevées par Boko Haram…
Oui, mais tout ça, je l’ai écrit avant ; il est vrai que Boko Haram est arrivé pendant que je faisais le film. C’était troublant. Ce refus de l’éducation des filles remonte bien avant. En 1900 beaucoup de gens pensaient que les filles ne devaient pas aller à l’Université.

L’histoire de Marie Curie l’illustre.
La liberté des femmes a été le résultat de luttes héroïques, rien n’est arrivé tout seul : elles se sont battues.
J’ai eu le plaisir de mettre ensemble Sarh Bernhardt, Louise Michel et Marie Curie, c’est un bonheur. D’autant plus qu’après avoir imaginé cette rencontre, je me suis aperçu que ces femmes se connaissaient. C’est extraordinaire.

C’est une forme d’intuition ?
Intuition ou ignorance, j’aurais dû le savoir. Sarah Bernhardt et Louise Michel se connaissaient. La deuxième écrivait à la première «  Ma chère Sarah, je n’ai pas pu passer vous faire une bise hier soir parce que j’étais à Londres. » Elle était en train de lui écrire une pièce et Sarah Bernhardt avait le culot de recevoir chez elle une révolutionnaire qui faisait peur aux autorités. Elle avait aussi donné des représentations pour récolter des fonds destinés à Marie Curie. Tout ce que j’invente, c’était vrai !

Il y a un rapide clin d’œil à Kirikou à la fin du film.
Non, je ne fais pas de clin d’œil, Michel Ocelot, j’en ai par-dessus la tête ! Qu’on ne m’en parle pas ! (sourire).
 
Ovation autour de Michel Ocelot ©Angélique Grimberg
Ovation autour de Michel Ocelot ©Angélique Grimberg


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