Notre critique sur le film La Différente
Cette semaine, il ne fallait pas manquer La Différente, sorti en salles le 11 juin 2025. Sélectionné par la team Move-on Magazine dans son agenda culturel, ce film tombait à point nommé, avec la Journée nationale du TDAH, célébrée le 13 juin. Une belle occasion de rappeler que les troubles neurodéveloppementaux sont nombreux, souvent invisibles, mais bien réels. Ils méritent toute notre attention, notre reconnaissance, et surtout, un accompagnement adapté.
Le film commence doucement, presque comme un documentaire. On y suit Katia, 35 ans, documentaliste discrète, hypersensible, douée… mais souvent décalée. Elle a des amis, un boulot passionnant, mais ses relations sont souvent en friche, comme si quelque chose ne collait jamais tout à fait. Et puis vient ce moment-clé.
Une scène presque anodine, une participation à un tournage sur les troubles neurodéveloppementaux, et la caméra se resserre : Katia se découvre. Elle met un mot sur ce qui n’allait pas depuis toujours. Un mot qui fait peur à beaucoup, un mot chargé de malentendus : Mais attention. Ce n’est pas l’autisme comme on le voit dans les séries américaines ou les documentaires sensationnalistes. C’est l’autisme discret, masqué, parfois insoupçonné. Celui qu’on appelle souvent “féminin”, même si les termes sont encore en débat. Celui qu’on ne reconnaît pas, ou trop tard. Celui qu’on vit en silence.
Le film commence doucement, presque comme un documentaire. On y suit Katia, 35 ans, documentaliste discrète, hypersensible, douée… mais souvent décalée. Elle a des amis, un boulot passionnant, mais ses relations sont souvent en friche, comme si quelque chose ne collait jamais tout à fait. Et puis vient ce moment-clé.
Une scène presque anodine, une participation à un tournage sur les troubles neurodéveloppementaux, et la caméra se resserre : Katia se découvre. Elle met un mot sur ce qui n’allait pas depuis toujours. Un mot qui fait peur à beaucoup, un mot chargé de malentendus : Mais attention. Ce n’est pas l’autisme comme on le voit dans les séries américaines ou les documentaires sensationnalistes. C’est l’autisme discret, masqué, parfois insoupçonné. Celui qu’on appelle souvent “féminin”, même si les termes sont encore en débat. Celui qu’on ne reconnaît pas, ou trop tard. Celui qu’on vit en silence.
Bande Annonce du film, La Différente
Lola Doillon signe une oeuvre enrichissante pour évoquer l’autisme, nous avons eu la chance de la rencontrer lors de la projection, le sujet est venu à elle. Pour le traiter avec justesse, elle a entrepris un approfondi travail de recherche afin de comprendre les multiples facettes du spectre autistique. Le résultat est un film qui éclaire et sensibilise, offrant une perspective précieuse sur ce trouble encore souvent méconnu. Chacun a le droit d’être heureux, et d’être aimé. C’est une vérité simple, mais encore trop souvent refusée aux personnes neuroatypiques.
Une héroïne hors cadre : qui est Katia ?
On comprend que Katia ne coche pas les cases. Elle vit les choses à fleur de peau. Elle aime fort, doute tout autant, décortique chaque mot, chaque regard. Sa vie amoureuse est en pointillés, souvent douloureuse, parfois absurde. Elle n’est pas maladroite par insouciance, mais par surcharge. Trop de monde, trop de bruit, trop de codes implicites.
La réalisation de son autisme, tardive, n’est pas un effondrement. C’est une bascule. Une sorte d’alignement intime. Katia n’est pas un stéréotype, pas une figure médicale : c’est une femme qui a appris à tout cacher, tout compenser, au prix d’un épuisement invisible.
Le film choisit de ne jamais tomber dans le pathos. Il filme avec tendresse les décalages, les micro-gestes, les silences trop pleins. Katia est humaine avant tout. Elle n’est pas une « victime ». Elle est en chemin. Et ce chemin, fait de découvertes, de petites victoires et de grandes peurs, devient le nôtre. On comprend que Katia, comme beaucoup, navigue entre plusieurs mondes, plusieurs réalités neurologiques. Elle n’est pas « déficiente ». Elle est neuroatypique. Et il est temps de le dire haut et fort.
Fred, son petit-ami ne joue pas de rôle de « sauveur », ni de « thérapeute par l’amour », mais un homme simple, un peu perdu, qui essaie, rate, recommence. C’est ce réalisme-là qui rend le film précieux. Et puis il y a l’écriture, fine, humaine, qui ose la poésie sans se perdre dans l’abstraction. La réalisatrice a écouté, observé, pris le temps de comprendre. Ce respect se voit à chaque plan.
Toute la force du film : nous faire ressentir de l’intérieur ce que signifie vivre avec une différence invisible. Katia n’est pas une « victime », c’est une femme en construction, en questionnement, et surtout, en désir d’aimer et d’être aimée. On est loin de la caricature, et c’est rafraîchissant.
Une histoire d’amour, mais surtout d’identité
Ce que le film capte, c’est le regard. Le regard sur soi, le regard des autres, celui qu’on espère ou redoute. Le couple que forment Katia et Fred, improbable sur le papier, devient un laboratoire de tendresse et de désajustements. Lui, tout en bonne volonté maladroite. Elle, dans une recherche perpétuelle de stabilité affective.
Et si aimer, c’était justement accepter de ne pas comprendre l’autre totalement ? De ne pas chercher à le changer ? Thibaut ne vient pas réparer Katia. Il vient s’interroger avec elle. Et c’est peut-être ce que le cinéma a de plus beau à offrir : des figures d’altérité, qui ne veulent pas « sauver » mais seulement « aimer ».
Une héroïne hors cadre : qui est Katia ?
On comprend que Katia ne coche pas les cases. Elle vit les choses à fleur de peau. Elle aime fort, doute tout autant, décortique chaque mot, chaque regard. Sa vie amoureuse est en pointillés, souvent douloureuse, parfois absurde. Elle n’est pas maladroite par insouciance, mais par surcharge. Trop de monde, trop de bruit, trop de codes implicites.
La réalisation de son autisme, tardive, n’est pas un effondrement. C’est une bascule. Une sorte d’alignement intime. Katia n’est pas un stéréotype, pas une figure médicale : c’est une femme qui a appris à tout cacher, tout compenser, au prix d’un épuisement invisible.
Le film choisit de ne jamais tomber dans le pathos. Il filme avec tendresse les décalages, les micro-gestes, les silences trop pleins. Katia est humaine avant tout. Elle n’est pas une « victime ». Elle est en chemin. Et ce chemin, fait de découvertes, de petites victoires et de grandes peurs, devient le nôtre. On comprend que Katia, comme beaucoup, navigue entre plusieurs mondes, plusieurs réalités neurologiques. Elle n’est pas « déficiente ». Elle est neuroatypique. Et il est temps de le dire haut et fort.
Fred, son petit-ami ne joue pas de rôle de « sauveur », ni de « thérapeute par l’amour », mais un homme simple, un peu perdu, qui essaie, rate, recommence. C’est ce réalisme-là qui rend le film précieux. Et puis il y a l’écriture, fine, humaine, qui ose la poésie sans se perdre dans l’abstraction. La réalisatrice a écouté, observé, pris le temps de comprendre. Ce respect se voit à chaque plan.
Toute la force du film : nous faire ressentir de l’intérieur ce que signifie vivre avec une différence invisible. Katia n’est pas une « victime », c’est une femme en construction, en questionnement, et surtout, en désir d’aimer et d’être aimée. On est loin de la caricature, et c’est rafraîchissant.
Une histoire d’amour, mais surtout d’identité
Ce que le film capte, c’est le regard. Le regard sur soi, le regard des autres, celui qu’on espère ou redoute. Le couple que forment Katia et Fred, improbable sur le papier, devient un laboratoire de tendresse et de désajustements. Lui, tout en bonne volonté maladroite. Elle, dans une recherche perpétuelle de stabilité affective.
Et si aimer, c’était justement accepter de ne pas comprendre l’autre totalement ? De ne pas chercher à le changer ? Thibaut ne vient pas réparer Katia. Il vient s’interroger avec elle. Et c’est peut-être ce que le cinéma a de plus beau à offrir : des figures d’altérité, qui ne veulent pas « sauver » mais seulement « aimer ».
Les avis sur le film La Différente
Clem Lepic, Allô Ciné, le 13 juin 2025
Romain D, Allô Ciné, le 4 juin 2025
Un chouette petit film français qui traite d'un sujet assez original que je n'avais pas encore vu à l'écran. Dans le cadre de son travail, il est demandé à une jeune femme de 35 ans de faire des recherches sur le trouble autistique. Elle réalise alors qu'elle en est elle-même atteinte. Sur fond d'une belle histoire d'amour, pleine de rondeur et d'ouverture.
Romain D, Allô Ciné, le 4 juin 2025
Une petite ! J'ai eu l'honneur d'assister ce soir, un peu par hasard, à l'avant première et j'ai pris une claque. C'est un prodige de justesse et de finesse sur un thème pas facile : l'autisme. Pas de mélodrame, pas de non plus une comédie, juste une fiction du quotidien d'une femme qui met un mot sur sa différence à l'âge adulte. Et c'est là que la magie de la réalisatrice opère, le sujet dépasse l'autisme pour s'ouvrir à : comment accepter la différence de l'autre ? Comment vivre avec eux? Lola nous a témoigné ne pas connaître le sujet de l'autisme (ou TSA) avant le film, elle s'est beaucoup documenté et l'humilité de son témoignage se retrouve dans son film : on n'en fait pas trop, la camera se met a la place de cette femme au jeu d'acteur magnifique, l'histoire est racontée simplement mais sans détour sur les difficultés de l'autisme. On en ressort forcément transformé. Ce film mérite d'être connu, diffusé aux jeunes, pour que la société change sur les "différents" J'attribue personnellement une palme d'or à Différente!
Synopsis du film La Différente
Katia, brillante documentaliste de 35 ans, mène une existence où ses relations personnelles sont un défi permanent. Intelligente et passionnée par son travail, elle excelle dans son domaine, mais sa vie sentimentale est une succession de liaisons plus ou moins chaotiques, souvent incomprises par elle-même et son entourage. Cette singularité dans sa manière d'appréhender les liens amoureux la laisse souvent perplexe, la poussant à se sentir, sans jamais pouvoir mettre un mot sur ce qui la rend si unique.
Le cours de sa vie prend un tournant inattendu lorsqu'elle est sollicitée pour participer à un nouveau reportage. Ce projet, a priori anodin, devient le catalyseur d'une découverte majeure. Au fil des interviews et des rencontres, Katia va enfin comprendre l'origine de cette différence qui a tant impacté ses relations. Une révélation fracassante sur sa propre nature éclate, lui offrant une explication à ce qu'elle vivait depuis toujours comme une énigme.
Cette prise de conscience va bouleverser son monde. Habituellement maîtresse de ses émotions et de sa logique, Katia se retrouve face à une réalité qui remet en question toutes ses certitudes. Sa vie, déjà complexe et parsemée d'embûches relationnelles, risque de devenir encore plus compliquée alors qu'elle tente d'intégrer cette nouvelle donnée à son identité.
Comment va-t-elle gérer cette révélation ? Va-t-elle enfin trouver la clé pour des relations plus sereines, ou cette connaissance approfondira-t-elle son isolement ? L'avenir de Katia s'annonce incertain, mais une chose est sûre : plus rien ne sera comme avant.
Le cours de sa vie prend un tournant inattendu lorsqu'elle est sollicitée pour participer à un nouveau reportage. Ce projet, a priori anodin, devient le catalyseur d'une découverte majeure. Au fil des interviews et des rencontres, Katia va enfin comprendre l'origine de cette différence qui a tant impacté ses relations. Une révélation fracassante sur sa propre nature éclate, lui offrant une explication à ce qu'elle vivait depuis toujours comme une énigme.
Cette prise de conscience va bouleverser son monde. Habituellement maîtresse de ses émotions et de sa logique, Katia se retrouve face à une réalité qui remet en question toutes ses certitudes. Sa vie, déjà complexe et parsemée d'embûches relationnelles, risque de devenir encore plus compliquée alors qu'elle tente d'intégrer cette nouvelle donnée à son identité.
Comment va-t-elle gérer cette révélation ? Va-t-elle enfin trouver la clé pour des relations plus sereines, ou cette connaissance approfondira-t-elle son isolement ? L'avenir de Katia s'annonce incertain, mais une chose est sûre : plus rien ne sera comme avant.
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