Maïra Kerey, la “voix d’or du Kazakhstan”, célèbre ses 30 ans de carrière à la Salle Gaveau

Née à Kulja, dans la région du Xinjiang en Chine, Maïra Kerey grandit au sein d’une famille profondément attachée à la musique et à la transmission du patrimoine culturel kazakh. Son père, compositeur et collecteur de chants traditionnels, et sa mère, chanteuse reconnue en Chine, lui transmettent très tôt le goût du chant et de la scène.

Formée à l’Université des nationalités de Pékin, puis au Conservatoire central de musique, lajeune Maïra révèle rapidement une voix d’une pureté exceptionnelle : timbre lumineux, puissance maîtrisée, souffle ample et articulation d’une grande clarté.

En 1994, elle choisit de s’installer au Kazakhstan, où elle devient en quelques années l’un des visages emblématiques du Théâtre national d’opéra et de ballet Abaï d’Almaty. En 1998, sa victoire au Concours international Tchaïkovski la propulse sur la scène mondiale. Elle y marque l’histoire comme la première artiste kazakhe à figurer au palmarès de cette prestigieuse compétition.

Sa carrière prend dès lors une dimension internationale. En 2002, elle est invitée par l’Opéra national de Paris, où elle interprète Musetta dans La Bohème de Puccini. Cette collaboration marque un tournant : la chanteuse conquiert le public européen par sa présence scénique, son élégance et la souplesse de son instrument vocal. Plácido Domingo la remarque et l’invite à se produire à la Washington National Opera, aux côtés de la légendaire Mirella Freni. S’ensuivent des tournées à Londres (Cadogan Hall), à New York (Carnegie Hall), à Pékin et à Shanghai. Partout, la critique salue sa musicalité raffinée et cette capacité singulière à allier technique occidentale et expressivité orientale.

Aujourd’hui directrice du Théâtre d’opéra et de ballet de Chymkent, Maïra Kerey poursuit un double engagement : défendre l’excellence de l’art lyrique et préserver la mémoire musicale kazakhe. En 2024, elle a été nommée Artiste du Peuple du Kazakhstan, reconnaissance suprême de son pays pour son apport à la culture nationale.

​Le concert du 8 novembre à la Salle Gaveau se veut le reflet fidèle de ce parcours cosmopolite. Le programme associera des airs d’opéra européens – Mozart, Puccini, Donizetti – à des chants populaires kazakhs et chinois, revisités dans des arrangements contemporains. Cette alternance de styles et de langues dessine le portrait d’une artiste qui n’a jamais cessé de faire dialoguer les traditions. Loin des frontières géographiques, Maïra Kerey incarne une forme d’universalité : celle d’une voix capable de transcender les cultures, d’émouvoir autant un auditeur parisien qu’un spectateur d’Almaty ou de Pékin.

Son accompagnement par le Quatuor de la ville de Chymkent et le pianiste Aliyar Otetleu donnera à la soirée une dimension intime et sincère, fidèle à l’esprit de la Salle Gaveau – ce temple de la musique de chambre et du récital vocal, où chaque nuance sonore trouve son écho.

Ce rendez-vous parisien est bien plus qu’un simple concert anniversaire. Il marque la reconnaissance d’un parcours exemplaire et l’expression d’une identité artistique singulière. En mêlant les sonorités de l’opéra occidental aux mélodies venues des steppes d’Asie centrale, Maïra Kerey fait entendre une voix qui relie deux mondes et qui affirme, avec grâce et conviction, que la musique n’a pas de frontières.

Pour le public français, c’est l’occasion de découvrir ou de retrouver une interprète d’une rare authenticité, dont la carrière a fait rayonner l’art lyrique kazakh sur les scènes les plus exigeantes. À travers cette soirée, la chanteuse souhaite rendre hommage à son pays, à ses maîtres et au public qui l’a toujours accompagnée dans cette aventure humaine et artistique.

Salle Gaveau – 45-47 rue La Boétie, 75008 Paris
Date et heure : samedi 8 novembre 2025 à 20h30
Durée : 1h40 + 20 minutes d’entracte
Tarifs : de 19 à 39 euros selon la catégorie
Réservation : sallegaveau.com
Accès : Métro Miromesnil ou Saint-Philippe-du-Roule

Dans le calme feutré de la Salle Gaveau, cette soirée s’annonce comme une parenthèse de beauté. Trente ans après ses débuts, Maïra Kerey continue d’incarner cette alliance rare entre rigueur technique, émotion sincère et curiosité du monde. À travers sa voix, c’est tout un peuple qui chante — et c’est à Paris qu’elle a choisi d’en célébrer la lumière.