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Move-On Magazine

Rencontre : Fakear lance un appel à l'amour de soi pour mieux aimer les autres


Nous avons eu le plaisir de rencontrer Fakear lors de son premier passage à Musilac. Au cours de cette interview, le musicien nous a parlé de ses influences musicales, de son évolution artistique et de son engagement en faveur de l'écologie et des femmes. Il a également lancé un appel à l'amour de soi pour mieux aimer les autres. Découvrez les moments forts de notre discussion avec Fakear dans les articles ci-dessous.


| Publié le Jeudi 13 Juillet 2023 | |

Fakear © FPessin Musilac 2023
Fakear © FPessin Musilac 2023
Fakear, bienvenue à Musilac, c'est ta première fois ?
C'est ma première fois à Musilac, oui. C'est cool, je connais un peu le coin et j'adore le site, j'adore ce genre d'ambiance, je suis trop content. En vrai, ça me fait trop plaisir.

D'où te vient ton influence musicale ?
C'est un mélange de plein de trucs. Je pense que la première impulsion c'est mes parents, qui m'ont fait écouter énormément de musique parce qu'ils sont profs de musique tous les deux. J'ai un peu le syndrome Obélix, je suis un peu tombé dans la marmite quand j'étais petit. Et après ça a été, je pense, tout ce qui est relié à l'imaginaire. J'ai toujours été un gamin hyper, pas dans la lune mais un peu dans son monde, à m'inventer des histoires, à jouer avec mes figurines, au jeu vidéo, etc. La musique de jeu vidéo m'a énormément accompagné toute mon enfance. Je pense qu'il y a une grosse partie qui vient de là, donc naturellement aussi la musique de film, etc. Il y a quelque chose de toujours très imagé qui me fait voyager, qui m'a porté dans tout ce que j'ai voulu créer après. Et comme ça naturellement je me suis un peu tourné, quand j'étais ado, vers le rock progressif. Toujours la musique très contemplative, très immersive. En continuant ce chemin-là, en déroulant ce fil-là, je suis arrivé au trip-hop, je suis arrivé à la musique électronique, parce que c'est dans la musique électronique qu'on trouve les trucs les plus immersifs, en termes d'ambiance. Je pense que j'en suis venu là comme ça, pas par amour de la scène club, ou parce que je suis sorti danser, ou parce que j'étais fan des Daft Punk. Finalement, je n'ai jamais été plus fan de musique électronique que d'autres styles, mais ce qui m'a toujours guidé, ça a été un peu la qualité du récit dans la musique. C'est ce que j'essaie de reproduire maintenant aussi.

 

Déjà plusieurs albums à ton actif, comment a évolué ta création au fil des années ?
Un peu par ricochet, parce qu'au départ, je n'étais pas hyper bon « technicien » dans ma musique. Vu que je ne venais pas de la musique électronique, je n'avais aucune conscience des codes et de comment faire les choses bien. Du coup, je faisais vraiment à l'instinct. J'étais musicien et j'étais geek. Enfin, j'aimais bien les ordinateurs, donc ces deux trucs-là m'ont amené à la musique électronique. J'ai commencé vraiment par bidouiller, bricoler des trucs, voir comment ça sonnait. Ça ne sonnait pas très bien, mais je continuais. Une fois que j'ai sorti mon premier album, je suis parti dans une direction, en me disant que ce style-là, j'aime bien. Je vais aller par là. Finalement, après mon deuxième album, je suis reparti à l'inverse. J'ai fait le tour un peu de la question. Je vais aller explorer ailleurs, etc. J'ai ricoché un peu comme ça. Là, j'ai l'impression que moi, en arrivant dans la trentaine, personnellement, je me stabilise un peu. Ma musique suit aussi ce circuit-là. Elle commence à trouver un peu ses marques. J'ai commencé, à force de ricocher, à avoir une espèce de ligne un peu plus droite comme ça. Etalissement, pour moi, c'est un peu cet aboutissement-là, cet album. C'est vraiment un truc... Pour moi, c'est plus stable. Ça représente un peu... L'album de la maturité, c'est un mot un peu nul, mais finalement, peut-être, pourquoi pas ? Il y a un truc où tu as un petit peu la conclusion et une belle synthèse de tous les murs que je me suis pris musicalement.

Tu es très engagé. Tu fais partie d'un gros collectif. Qu'est-ce que cela a changé dans ta vie et dans ta musique ?
Dans ma vie, finalement, c'est quelque chose que je défendais depuis très longtemps. Et du coup, ça n'a pas changé grand-chose dans ma musique non plus, finalement. Parce qu'en fait, j'ai toujours un petit peu parlé de nature et de défendre la nature. Finalement, le seul truc qui a changé, c'est comment j'en parle publiquement. C'est-à-dire, il y a vraiment cette espèce de switch qui est devenue un peu... A la base, c'était juste thématique et maintenant, c'est devenu militant. Il y a vraiment un truc où c'est devenu un combat, parce que la situation est encore plus urgente, parce que j'ai rencontré aussi des gens qui sont très influents sur cette scène-là. Camille Etienne, pour le coup, c'est vraiment quelqu'un qui m'a donné envie de me battre aussi. Et je n'avais pas perdu cette fois-là, mais je me disais que ce n'était pas ma place en tant qu'artiste et que je ne devais pas m'engager sur un terrain aussi glissant que la politique. C'est toujours le cas, parce que c'est un coup à se croûter et à envoyer les mauvais messages aussi aux gens qui t'écoutent, sachant que la position de l'artiste, c'est quand même une position qui est très influente. Et du coup, je n'ai pas envie de délivrer des mauvais messages. Mais en fait, l'urgence de la situation et puis même, comme je disais, finalement peut-être la maturité, l'âge, ça m'a donné aussi envie d'en parler un peu plus frontalement et avec plus d'assurance aussi. Je commence à connaître le sujet, je commence à avoir suffisamment expérimenté dans ma vie personnelle pour pouvoir aiguiller correctement les gens. En tout cas, si le top de l'artiste, c'est d'inspirer, j'ai envie d'inspirer dans ce sens-là. Je pense que ça marche.
 

Fakear © FPessin Musilac 2023
Fakear © FPessin Musilac 2023
Notre question “tu te prends pour qui ?”. Si tu devais choisir d'être quelqu'un ou quelque chose, qui serais-tu ? Ou quoi ?
Une femme, histoire de comprendre et de pouvoir transmettre. Mais j'aimerais bien qu'on puisse tous le faire en tant que mec. Que ce soit vraiment quelque chose que pendant un instant, pendant une journée, pendant un mois, on puisse pouvoir vivre et comprendre dans le sens... Pas comprendre la femme, dans le sens de vieux trucs, mais comprendre ce que ça fait socialement d'être une femme. Parce qu'on manque cruellement de cette compréhension-là en tant que mec. Et particulièrement de plus en plus aujourd'hui. Vous vivez bizarrement cette histoire-ci, le relationnel, comment parler, comment agir... Au final, j'ai l'impression que c'est plus dans votre sens.

Malgré l'écologie, ton engagement auprès des femmes, tes albums, tout ça, est-ce que tu aurais un message particulier à faire passer à ton public, à un artiste ou à quelqu'un ?
Au final, c'est un peu dur en ce moment ce qui se passe dans l'actualité. C'est un peu dur ce qu'on nous montre de l'actualité. C'est assez bizarre comment la situation change et ce qu'on nous laisse croire que c'est, médiatiquement. En France, le contexte actuel, les émeutes, les machins, les trucs et tout. Tout ce qu'on nous montre et comment on nous le montre, avec quel angle de vue on balance ces infos-là aux gens, je trouve ça assez dur et dramatique. Sans revenir à un message de hippie, mais j'aimerais bien que les gens puissent reprendre le temps de se poser sur eux, de pouvoir s'aimer un peu plus. J'ai remarqué au fil de la vie que les moments où tu te respectes le plus toi-même et que tu t'aimes le plus toi-même, c'est vraiment des moments où tu vas être prêt à aller vers les autres, tu vas être prêt à accueillir la différence, tu vas être prêt à accueillir la douleur en face, tu vas être prêt à aider, à être solidaire. J'ai l'impression qu'on aurait un peu besoin de ça parce que c'est dur. Je ressors d'une phase où je me suis un peu coupé des réseaux. C'est hyper compliqué de se couper des réseaux quand tu es un artiste, surtout maintenant, tu en as besoin tout le temps. J'ai dû me couper parce que c'était trop violent. À un moment donné, je me suis dit que j'allume Instagram et que j'allume des trucs qui vont que dans un seul sens, que des informations qui sont très unilatérales sans essayer de me voiler la face ou quoi là-dessus. Mais je me dis, putain, si moi je le ressens, ça veut dire qu'on doit tous être dans cette espèce de détresse. Et mon doux, les uns les autres. Il y a un truc un petit peu que pour s'aimer les uns les autres, il faut qu'on prenne le temps. Ça va trop vite là. Tout va hyper, hyper vite. Il faut qu'on se pose un peu. C'est ça le message. Prenez le temps de vous aimer. Oui, prenez le temps de vous aimer. Mais si on prend le temps, ça vient tout seul. Si on se laisse juste du temps en mode là, je ne vais rien foutre. Prenez le temps de rien foutre. Prenez le temps de vous ennuyer. Parce que quand tu t'ennuies, tu reviens à prendre soin de toi. C'est un peu le premier truc que tu fais. Bon, je vais me faire un petit plat. Je vais me poser, regarder un peu la nature. Si tu prends le temps, tu es un peu genre si tu regardes vite fait un peu la nature et que tu passes un petit après-midi dans la nature, tu vas vouloir prendre soin de toi. Ça marche comme ça. On fait partie de la nature. C'est comme ça. C'est facile.


Plus d'informations sur Fakear ici 
 

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