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Move-On Magazine
Les brèves

Grand succès du carnaval vénitien ce samedi 20 février à Annecy qui justifie son appellation de "Petite Venise des Alpes".  20/02/2016

Grand succès du carnaval vénitien ce samedi 20 février à Annecy qui justifie son appellation de "Petite Venise des Alpes".
Le temps était à la promenade ; les jardins, ponts et canaux de la ville se sont transformés en un théâtre de verdure  qui a accueilli avec bonheur savoyards, touristes et gens costumés.

Vu aux cinémas Les Nemours d’Annecy le film 45 ans de Andrew Haigh avec Charlotte Rampling et Tom Courtenay  15/02/2016

Film qui file une pêche d’enfer car, si vous avez les idées sombres, 45 ans est la preuve qu’il est toujours possible de faire plus sombre. Tout est question de point de vue.

Et effectivement, tout le film repose sur la notion de focale, de mise au point, de distance ou de proximité. S’y retrouvent ou s’y opposent le froid de la glace et la chaleur d’une bouilloire (On est en Angleterre), un événement et sa commémoration, l’appréciation positive ou fasciste du programme de Margareth Thatcher, la bataille de Trafalgar considérée comme un triomphe ou comme la cause de la mort de Nelson, le piano et le chant des oiseaux, le passé et le présent…

Tout se joue en permanence  dans une sorte de confusion plus ou moins implicite entre le quotidien et la jalousie, l’objet de désir et son substitut, la fidélité  et l’absence de but, la faiblesse de la présence et la force de l’absence, les personnages de Kate et de Katya…

Se pose la question de savoir si ce qui existe n’aurait pas pu prendre une autre forme, s’incarner autrement. Film ontologique dans lequel l’amour , la relation à l’autre, la vieillesse sont les vecteurs d’une interrogation sur le sens de l’existence.

Plaisir à voir le film en VO, ce qui permet de se réconcilier avec l’anglais grâce à la prononciation sobre et chantante de Charlotte Rampling. Et puis, combien il est rassurant pour un Français moyen de constater à quel point peut être laid et pesant un intérieur anglais.

Toujours une question de focale et de point de vue

Plug lacustre à Annecy  15/02/2016

Ah ! Enfin une vraie polémique autour de l’art contemporain sur les rives de notre beau lac !

De quoi faire un beau buzz. Marre de voir qu’une ville aussi insignifiante que Paris ne vit réellement que grâce au rythme d’installation, d’allées et venues d’un plug anal ou considéré comme tel, qu’une bourgade comme Versailles sommeillant autour de son château de campagne flanqué d’un jardiland réveille son intérêt touristique grâce à l’installation d’un homard dans la galerie des glaces.
Désormais Annecy concurrence la capitale et ses bourgades environnantes.

Il est en effet question dans la presse de cette polémique autour de l’exposition que la Fondation Salomon organise aux Haras pendant le festival du cinéma d’animation. Une video intitulée Inverso mundus y montrerait des scènes choquantes : homme éventré par un cochon, femme tenant un homme en laisse…..

De quoi interpeller comme dit l’autre. Notons au passage que l’orthographe du verbe« interpeller » relève du cas particulier car la lettre e suivie de deux consonnes se prononce traditionnellement è. Il sera question de la réforme de l’orthographe une autre fois.

Revenons à nos cochons. Pierre Emmanuel Schmitt rappelait récemment sur les zondes de la radio qu’il ne faut pas confondre le littéral et le littéraire. Le premier reste au rez de chaussée du sens alors que le second procède par allusions, ellipses, images, métaphores. L’art relève de ce type de fonctionnement. La poésie en particulier.
Le rôle de notre école , de nos institutions culturelles est d’y former nos élèves.

Le titre de la vidéo discutée est intéressant. Inverso mundus, monde inversé, tout particulièrement à l’époque du carnaval.
Ceci nous ramène à Mikhaïl Bakhtine , grand théoricien russe de la littérature, du roman, de l’énonciation, de la polyphonie énonciative et, pour ce qui nous concerne, premier critique à avoir mis en avant le courant carnavalesque qui traverse l’art occidental avec ses inversions de valeurs, ses excès, sa sexualité débridée… de Rabelais à Hugo, en passant par Flaubert, Maupassant et son fameux Boule de Suif jusqu’à ce petit album de Gérard Moncomble et Jean-Louis Tripp intitulé Le trône qui mérite une lecture très attentive. Jean-Marc Salomon de citer aussi Bosh et Breughel.

Cacher ce qu’on ne saurait voir ? Initier à un autre regard ? Tel est l’enjeu.

 

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