
Ludivine Chopard - Brise glace Annecy
Ludivine Chopoard, vous êtes depuis peu à la tête du Brise Glace. Pourquoi le choix d’Annecy ?
Je suis née en Haute-Savoie. Sans doute l’appel des montagnes. Je suis partie pour mes études, juste après mon bac et j’ai occupé différents postes dans la culture, dans le théâtre, les festivals de musique. J’ai commencé à travailler en SMAC (Scène de Musiques Actuelles) en 2010, à Poitiers, ensuite en Ardèche à la Smac 07 pendant six ans, comme administratrice puis comme directrice. J’ai eu envie de bouger, de voir le fonctionnement d’une autre structure parce que celui de la Smac 07 est un peu particulier, il couvre tout le département. C’est une sorte de projet itinérant qui s’appuie sur quelques lieux fixes et a une dimension territoriale forte. Le Brise Glace, lui, est implanté de manière fixe sur un territoire, ce qui n’interdit pas de réfléchir à développer des activités dans d’autres lieux.
Cette base fixe impose des relations avec d’autres structures.
Effectivement, le Brise Glace n’est pas isolé. Il travaille avec les autres structures et il faut aussi envisager un fonctionnement hors les murs, par exemple. En passant d’une SMAC à l’autre la dimension du projet change et accompagne mon souhait de remise en question.
C’est une autre aventure qui démarre ; mais comme je reste dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, ça ne change pas tous les interlocuteurs.
Vous évoquiez le théâtre, d’autres formes artistiques, les SMAC ne s’occupent que de musique ?
Oui. " Les Musiques Actuelles " est un label délivré par le Ministère de la Culture. À la création, l’appellation était très liée à l’éducation populaire, avec une politique à destination de la jeunesse. Les choses ont évolué au fil du temps mais il reste beaucoup de travail pour faire en sorte que ce ne soit pas qu’une musique pour les jeunes des quartiers ou des soirées techno.
En gros, ce sont les musiques amplifiées, tout ce qui nécessite une prise de courant.
« Musiques actuelles », l’expression est très ouverte.
C’est aussi bien les musiques du monde, l’électro, le Rn’b, le Hip Hop, la chanson… c’est très varié, à l’image de la programmation.
Lors d’un précédent passage au Brise Glace, ce lieu m’était apparu comme une fabrique de souvenirs, ce qui renvoie aussi, par opposition, à la « consommation » de musique chez soi, à partir de plates-formes…
La consommation de la musique a beaucoup évolué en vingt ans, on n’en est plus aux CD qu’il fallait acheter. Aujourd’hui on peut voir un groupe en live sur son ordi, sur Youtube ou sur le site du groupe, on peut télécharger des titres, écouter en streaming. Le marché de la musique a été totalement modifié et les maisons de disques en ont bien souffert, mais le live n’a jamais été vraiment en difficulté si ce n’est que les plus jeunes ont vraiment l’habitude de consommer sur le net plutôt que de se rendre dans les salles de concert. Ils n’ont pas cette pratique culturelle et notre rôle est de les y amener, au-delà des déterminismes sociaux ou autres. D’où notre politique tarifaire.
L’expérience du live est très importante, elle permet de se confronter à l’artiste, de rencontrer des gens, de créer des relations avec un noyau de fidèles qui reviennent régulièrement. Nous devons les amener à nous faire confiance, à faire confiance au lieu pour les amener à découvrir d’autres genres que ce qu’ils apprécient déjà. Même s’ils ne vont pas tout aimer, c’est une manière de se forger une culture et un goût personnels.
Je suis née en Haute-Savoie. Sans doute l’appel des montagnes. Je suis partie pour mes études, juste après mon bac et j’ai occupé différents postes dans la culture, dans le théâtre, les festivals de musique. J’ai commencé à travailler en SMAC (Scène de Musiques Actuelles) en 2010, à Poitiers, ensuite en Ardèche à la Smac 07 pendant six ans, comme administratrice puis comme directrice. J’ai eu envie de bouger, de voir le fonctionnement d’une autre structure parce que celui de la Smac 07 est un peu particulier, il couvre tout le département. C’est une sorte de projet itinérant qui s’appuie sur quelques lieux fixes et a une dimension territoriale forte. Le Brise Glace, lui, est implanté de manière fixe sur un territoire, ce qui n’interdit pas de réfléchir à développer des activités dans d’autres lieux.
Cette base fixe impose des relations avec d’autres structures.
Effectivement, le Brise Glace n’est pas isolé. Il travaille avec les autres structures et il faut aussi envisager un fonctionnement hors les murs, par exemple. En passant d’une SMAC à l’autre la dimension du projet change et accompagne mon souhait de remise en question.
C’est une autre aventure qui démarre ; mais comme je reste dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, ça ne change pas tous les interlocuteurs.
Vous évoquiez le théâtre, d’autres formes artistiques, les SMAC ne s’occupent que de musique ?
Oui. " Les Musiques Actuelles " est un label délivré par le Ministère de la Culture. À la création, l’appellation était très liée à l’éducation populaire, avec une politique à destination de la jeunesse. Les choses ont évolué au fil du temps mais il reste beaucoup de travail pour faire en sorte que ce ne soit pas qu’une musique pour les jeunes des quartiers ou des soirées techno.
En gros, ce sont les musiques amplifiées, tout ce qui nécessite une prise de courant.
« Musiques actuelles », l’expression est très ouverte.
C’est aussi bien les musiques du monde, l’électro, le Rn’b, le Hip Hop, la chanson… c’est très varié, à l’image de la programmation.
Lors d’un précédent passage au Brise Glace, ce lieu m’était apparu comme une fabrique de souvenirs, ce qui renvoie aussi, par opposition, à la « consommation » de musique chez soi, à partir de plates-formes…
La consommation de la musique a beaucoup évolué en vingt ans, on n’en est plus aux CD qu’il fallait acheter. Aujourd’hui on peut voir un groupe en live sur son ordi, sur Youtube ou sur le site du groupe, on peut télécharger des titres, écouter en streaming. Le marché de la musique a été totalement modifié et les maisons de disques en ont bien souffert, mais le live n’a jamais été vraiment en difficulté si ce n’est que les plus jeunes ont vraiment l’habitude de consommer sur le net plutôt que de se rendre dans les salles de concert. Ils n’ont pas cette pratique culturelle et notre rôle est de les y amener, au-delà des déterminismes sociaux ou autres. D’où notre politique tarifaire.
L’expérience du live est très importante, elle permet de se confronter à l’artiste, de rencontrer des gens, de créer des relations avec un noyau de fidèles qui reviennent régulièrement. Nous devons les amener à nous faire confiance, à faire confiance au lieu pour les amener à découvrir d’autres genres que ce qu’ils apprécient déjà. Même s’ils ne vont pas tout aimer, c’est une manière de se forger une culture et un goût personnels.
L’acronyme « SMAC » est vraiment génial ! (rires). C’est une sorte d’invitation à aimer.
C’est attirant, effectivement. Mais le public est loin de se douter de tout le travail nécessaire pour faire vivre ce label. Notre vocation est multiple. Nous devons faire connaître les groupes de demain, accompagner ceux qui se cherchent, avec le travail des studios, les débutants et les plus avancés. Nous travaillons beaucoup avec le Conservatoire d’Annecy qui a un département de Musiques Actuelles. La musique évolue tellement vite que nous avons besoin de ces partenariats qui nous font prendre conscience de cette richesse.
Dans un contexte aussi mouvant et aussi riche, est-ce qu’il est possible d’imprimer une identité, sa personnalité à une structure comme le Brise Glace quand on la dirige ?
Il y a plusieurs générations de SMAC. Le Brise Glace fait partie des premières, qui travaillent sur la notion d’émergence, d’accompagnement, avec un rôle social et culturel très important. Les plus récentes, à Nîmes ou à Grenoble, possèdent de grandes salles, beaucoup de moyens qui leur permettent de diffuser de grosses têtes d’affiche et d’accompagner aussi les groupes en émergence.
Quand on a moins de moyens, il faut être inventif.
Oui. Le but n’est pas simplement de programmer ; dans les SMAC il y a un engagement fort sur les choix esthétiques, qui ne correspond pas forcément à ce que tout le monde peut trouver ailleurs. Nous proposons un choix réellement alternatif.
Puisque vous arrivez et que c’est aussi le début de l’année, que faut-il vous souhaiter ?
Cette année, nous fêtons les vingt ans du Brise Glace, c’est une étape importante. Je commence à maîtriser tous les enjeux, la commune d’Annecy vient de se réorganiser… tout ceci pose la question de l’identité, du fonctionnement du Brise Glace qui doit être un lieu de vie, de repérage même en dehors des concerts, qui soit ouvert à tous les publics et à toutes les générations.
Le Brise Glace Annecy : www.le-brise-glace.com
C’est attirant, effectivement. Mais le public est loin de se douter de tout le travail nécessaire pour faire vivre ce label. Notre vocation est multiple. Nous devons faire connaître les groupes de demain, accompagner ceux qui se cherchent, avec le travail des studios, les débutants et les plus avancés. Nous travaillons beaucoup avec le Conservatoire d’Annecy qui a un département de Musiques Actuelles. La musique évolue tellement vite que nous avons besoin de ces partenariats qui nous font prendre conscience de cette richesse.
Dans un contexte aussi mouvant et aussi riche, est-ce qu’il est possible d’imprimer une identité, sa personnalité à une structure comme le Brise Glace quand on la dirige ?
Il y a plusieurs générations de SMAC. Le Brise Glace fait partie des premières, qui travaillent sur la notion d’émergence, d’accompagnement, avec un rôle social et culturel très important. Les plus récentes, à Nîmes ou à Grenoble, possèdent de grandes salles, beaucoup de moyens qui leur permettent de diffuser de grosses têtes d’affiche et d’accompagner aussi les groupes en émergence.
Quand on a moins de moyens, il faut être inventif.
Oui. Le but n’est pas simplement de programmer ; dans les SMAC il y a un engagement fort sur les choix esthétiques, qui ne correspond pas forcément à ce que tout le monde peut trouver ailleurs. Nous proposons un choix réellement alternatif.
Puisque vous arrivez et que c’est aussi le début de l’année, que faut-il vous souhaiter ?
Cette année, nous fêtons les vingt ans du Brise Glace, c’est une étape importante. Je commence à maîtriser tous les enjeux, la commune d’Annecy vient de se réorganiser… tout ceci pose la question de l’identité, du fonctionnement du Brise Glace qui doit être un lieu de vie, de repérage même en dehors des concerts, qui soit ouvert à tous les publics et à toutes les générations.
Le Brise Glace Annecy : www.le-brise-glace.com

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