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Rencontre avec Nicolas Darrot


L'Abbaye d'Annecy-le-Vieux accueille du 7 janvier au 19 mars 2017 son exposition "Nuage parallèle" organisée par la Fondation Salomon


| Publié le Samedi 7 Janvier 2017 |

Rencontre avec Nicolas Darrot
Nicolas Darrot, cette exposition à l’Abbaye rassemble des œuvres très diverses. Certaines sont apparemment très « techniques », d’autres peuvent faire penser à des chimères, on ne sait pas trop.
J’ai appelé « Eléments » les pièces que vous regardez. Il s’agit d’une série qui est vouée à évoluer ; ce sont des pièces comme un jeu d’échecs, un ensemble dont les éléments peuvent se recomposer les uns les autres exactement comme la table des éléments chimiques de Mendeleïev. Elle fait lien avec « Argentière », la pièce qui se trouve à l’entrée de l’exposition, une sorte de diorama dans lequel on montre aussi le hors champ qui pourrait ressembler à une sorte de studio photo destiné à refaire l’image de ce glacier qui porte un nom à double tiroir, q évoquant un élément chimique, la photographie, un miroir et l’argent comme valeur.
   Dans cette exposition, j’essaie de tracer un lien entre des choses qui viennent du cosmos et des étapes intermédiaires qui seraient notre géographie, notre paysage bio physique et aussi avec quelque chose de plus hybridé qui serait notre langage imaginaire qu’expriment mes dessins et cette série d’éléments.
 
Vous réfléchissez à la façon dont nous percevons et vivons le monde.
Ce qui m’intéresse est de travailler l’émerveillement que procure le vivant, comment ça fonctionne, quel en est le spectre…j’ai beaucoup utilisé la machine et l’automate comme supports pour y réfléchir en faisant appel à la fois à des registres poétiques et scientifiques sans me laisser happer par une démarche d’analyse ou de catégorisation telle qu’elle peut exister dans les sciences , ni en étant dans une sorte d’émerveillement euphorique. Je me situe un peu entre les deux, comme un enfant qui joue est en plein émerveillement mais fait en même temps de la science parce qu’il expérimente le monde.
 
Vous échappez aux hiérarchies préétablies.
Ces hiérarchies sont propres à ma démarche, au travail que je fais, aux nécessités de l’œuvre. Je nourris mon travail en m’intéressant aux sciences et à la littérature davantage qu’à l’histoire de l’art, que je n’ignore pas.
 
Pour revenir à votre série « Les éléments », chacun d’eux refait la règle du jeu.
Il n’y a pas de règle, en fait. C’est un peu comme ma série de dessins…dans l’idée même de série il y a l’intention d’épuiser quelque chose qui est en réalité inépuisable.
 
C’est nous qui nous épuisons au passage.
Oui, justement. L’une des choses qui m’émerveille dans les multiples qualités du vivant, c’est ce paradoxe entre la brièveté de nos vies individuelles et le caractère virtuellement infini du phénomène de la vie qui se déploie sur un temps géologique mais qui nous traverse. On vit beaucoup dans cette tension, dans la conscience de disposer d’un temps limité et dans celle de l’infini. Ceci établit un rapport d’échelle entre la partie et le tout qui existe aussi dans les sciences et dans les jeux. Ce sont des espaces de conflits entre des espaces qui coexistent, comme la règle et le jeu. C’est ce qui crée l’énergie qui donne envie de travailler.
C’est comme ça que je travaille, que je déploie un monde avec l’idée de faire une cosmogonie en miniature en prise avec le réel et avec des régimes imaginaires.
 
L’art est aussi une manière d’échapper au temps ?
Je ne dirais pas ça de cette manière .Vous avez une vision de regardeur. Pour moi le temps est un serpent de mer avec lequel je me bats sans arrêt. J’y reviens, les choses sont limitées et le temps constitue pour moi un aiguillon. Je ne sais plus qui a dit « L’art se nourrit de règles et meurt de liberté. »
Pour moi, la liberté s’inscrit dans le domaine de la lutte, c’est un rapport de forces qu’il faut installer…
 
Avec vous-même ?
Comme tout le monde, je suis tissé d’un ensemble de conformismes, d’idées préconçues, de choses qui demandent du travail pour être déconstruites. Le travail lui-même a son énergie propre. Plus on avance, plus cela ressemble à une armure, mais ça ne signifie pas qu’on est libre à l’intérieur, comme dans un royaume enchanté. Au contraire, parfois les enjeux pèsent plus lourd à mesure qu’on avance. La notion de liberté dépend des choix que l’on fait.
 
Vous êtes aussi fait par l’œuvre.
Oui, il y a des choses qu’on décide après les avoir faites.
Dans cette exposition, je montre des dessins pour la première fois. C’est très agréable parce qu’un espace s’ouvre, un espace de fluidité plus proche de la littérature. Je me rends compte que j’en avais besoin.

Atlas
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