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Move-On Magazine
Les brèves

Vu aux cinémas Les Nemours d’Annecy le film 45 ans de Andrew Haigh avec Charlotte Rampling et Tom Courtenay  15/02/2016

Film qui file une pêche d’enfer car, si vous avez les idées sombres, 45 ans est la preuve qu’il est toujours possible de faire plus sombre. Tout est question de point de vue.

Et effectivement, tout le film repose sur la notion de focale, de mise au point, de distance ou de proximité. S’y retrouvent ou s’y opposent le froid de la glace et la chaleur d’une bouilloire (On est en Angleterre), un événement et sa commémoration, l’appréciation positive ou fasciste du programme de Margareth Thatcher, la bataille de Trafalgar considérée comme un triomphe ou comme la cause de la mort de Nelson, le piano et le chant des oiseaux, le passé et le présent…

Tout se joue en permanence  dans une sorte de confusion plus ou moins implicite entre le quotidien et la jalousie, l’objet de désir et son substitut, la fidélité  et l’absence de but, la faiblesse de la présence et la force de l’absence, les personnages de Kate et de Katya…

Se pose la question de savoir si ce qui existe n’aurait pas pu prendre une autre forme, s’incarner autrement. Film ontologique dans lequel l’amour , la relation à l’autre, la vieillesse sont les vecteurs d’une interrogation sur le sens de l’existence.

Plaisir à voir le film en VO, ce qui permet de se réconcilier avec l’anglais grâce à la prononciation sobre et chantante de Charlotte Rampling. Et puis, combien il est rassurant pour un Français moyen de constater à quel point peut être laid et pesant un intérieur anglais.

Toujours une question de focale et de point de vue

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