Cinéma d'animation: La Tortue Rouge

A Turtle soap

Il est vrai que l’ordonnancement des films au cours d’un festival doit être aussi savamment organisé que celui des plats au cours d’un festin. Vraisemblablement La tortue rouge aura souffert, à mes yeux, de venir après Ma vie de courgette.

Ça commençait pourtant raccord avec la météo. « Que d’eau, que d’eau » me suis-je dit aux premières images d’une tempête et d’un naufrage. Et puis…j’ai coulé et me suis surpris à compter les clichés , les références plus ou moins volontaires au Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier, sans Vendredi mais avec tortue, les références à Sisyphe, aux ailes de géant de Baudelaire transformées en nageoires. J’ai même pensé à Alerte à Malibu, au déluge, à La belle au bois dormant… J’ai compté les crabes-figurants, passant de huit, à quatre, puis à trois ou à deux et me suis demandé si cette diminution était due à un manque de moyens.

Et puis est venu le temps pour le jeune héros de réaliser que son île ressemblait à une bouteille, univers minuscule perdu au milieu de l’immensité des mers et qu’il lui fallait découvrir le vaste monde. On a échappé au complexe d’Œdipe et à l’inceste.

Le public a applaudi. J’ai rencontré une spectatrice qui a aimé. Des goûts et des couleurs…